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Légendes mexicaines en français: Des trésors transformés en vipères

DES TRÉSORS TRANSFORMÉS EN VIPÈRES

Légende de la bourgade de La Presita,

dans l’Etat de San Luis Potosi au Mexique

C’est ici, en ce lieu, que l’on a cherché des trésors et que l’on a fouillé de toutes parts avant qu’on ne parle de l’existence d’une outre, faite avec la panse d’un taureau et emplie de pièces d’or –explique Rosalía Carrizales Huerta–. Un jour, des personnes sont venues avec un appareil et ont fouillé le secteur presque toute la nuit sans rien trouver. On parle ici de gens qui auraient trouvé de l’argent et s’en seraient allés vivre grâce à lui à Monterrey ou aux Etats-Unis. Mon arrière grand-père, José Estrada, abandonna sa femme et s’en fut avec une autre à Reynosa. Là, il y acheta une maison mais comme il était apparemment parti sans rien, ces proches ont alors cru qu’il avait trouvé un trésor et qu’il s’en était allé avec.

Un jour, nous sommes tombés sur une grosse vipère, une vipère vraiment très grande avec des yeux ronds qui brillaient d’une horrible façon. On raconte que cet éclat provient de l’argent ensorcelé parce qu’autrefois les grands propriétaires terriens, les riches, cachaient leur argent dans des peaux de vipères, les cousaient puis les enterraient. C’est pour cela que maintenant, on voit de telles vipères. Elles sont ensorcelées.

On dit que pour désensorceler une vipère, qui est en réalité un trésor, il faut agiter un chapeau parce qu’un chapeau ou un couvre-chef ressemble à la couronne du Christ et que lorsque cela tombe sur l’animal, celui-ci retrouve son initiale nature, à moins que l’enchantement ne le quitte et que seul subsiste la peau de la vipère emplie d’argent.

Cette très grande vipère a été vue en divers endroits ici sur les vieux murs de l’hacienda. Elle est si grande qu’elle ne peut être réelle.

Tous ceux qui l’ont vue s’en vont chercher quelqu’un pour les aider et lorsqu’ils reviennent à l’endroit où se trouve l’animal, celui-ci n’y est déjà plus. Plus curieux encore, plus rien n’indique sa présence ou l’endroit où il se serait caché.

N’importe quelle vipère, aussi petite soit-elle, laisse des traces quand elle rampe et cette très grande vipère-là, je vous le dis, ne laisse aucune trace. C’est pour cela que nous savons que c’est un sortilège.

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Vous pouvez lire et écouter cette légende ici:

Cette légende a été publiée dans le livre d’Homero Adame “Haciendas de l’Altiplano. Histoire(s) et légendes”. Tome II. De l’Indépendance à la Révolution. Conaculta (Conseil National pour la Culture et les Arts) et Secrétariat à la Culture. Mexico, D.F. 2010.

Légende recueillie par Homero Adame

Traduction: Cécile Belluard

Relecture: Noële Belluard-Blondel

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Notes:

1. Musique utilisée comme fond pour la narration:

*Asael. Titre: The King of Fairies http://www.jamendo.com/fr/album/20783

In CD “The King of Fairies” (Licence de distribution: CC-BY-NC-SA)

2. Musique d’ambiance à la fin de la piste:

*Senda. Titre: “Noche clarahttp://www.jamendo.com/fr/album/76060

In CD “Tras las Huellas” (Licence de distribution: CC-By)

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Puedes leer la versión en español de esta leyenda en:

Tesoros convertidos en víboras – leyenda de La Presita, en

Villa de Guadalupe, SLP

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Légendes mexicaines en français: La Pleureuse

LA PLEUREUSE

Version que l’on peut entendre à Xico, dans l’Etat de Veracruz (Mexique)

La Pleureuse fait son apparition ici, à Xico. Elle ne paraît qu’aux abords du village et non en son cœur parce qu’il y a beaucoup de gens et qu’elle n’aime sortir que lorsque tout y est tranquille.

La Pleureuse ne sort qu’à certaines heures: de minuit à une heure du matin et ne sort que là où il y a de l’eau, au bord des fleuves.

Auparavant, il n’y avait pas ici de bonnes rues et avant qu’on ne les rénove y passaient des ruisseaux où poussait du cresson que nous, les gens d’ici, allions couper pour le consommer. Les gens d’autrefois racontaient qu’ils voyaient la Pleureuse là, au bord de la rivière, lavant telle une lavandière, oui, lavant mais pleurant. Ils l’entendaient pleurer parce que -disait-on- elle avait perdu ses fils.

Mais écoutez plutôt ce qui arriva une fois: dans une ruelle déserte -il était près d’une heure du matin- allait un jeune homme qui était très amoureux, un véritable coureur de jupons pour lequel il n’était pas difficile de séduire une femme.

C’est alors qu’à quelque distance de lui, il vit une jeune femme qui marchait seule et il la suivit. Cette jeune femme marchait lentement. Il pressa donc le pas pour l’atteindre mais, comme elle pressait aussi le pas à son tour, il ne parvint pas à la rejoindre. Au moment où ils atteignaient le bout de la ruelle, il réussit à s’en approcher davantage et alors qu’il n’était qu’à trois ou quatre mètres l’un de l’autre, il osa lui parler. Écoute, mon amour, pourquoi es-tu si seule? Que fais-tu ici si seule? On pourrait te voler. Celle-ci demeura silencieuse et continua à marcher. Mais alors qu’elle marchait ainsi, sans dire un mot, le jeune homme put entendre comme des sanglots. Il n’y prêta pas attention car il voulait la conquérir.

Elle marcha finalement un moment et le jeune homme ne fit rien de plus que la suivre. A environ une centaine de mètres de lui, la femme se retourna soudain et émit un sanglot que seule la Pleureuse peut émettre et il vit aussi son visage qui était celui d’un mulet. Non… Ce freluquet en tomba raide mort.

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Vous pouvez lire et écouter cette légende ici:

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Commentaire d’ Homero Adame sur l’origine de la légende de la Pleureuse

Bien qu’on ne le sache pas avec certitude, de nombreux chercheurs estiment que la Pleureuse, en tant que personnage de la mythologie et des légendes mexicaines, tire son origine de quelques êtres ou divinités pré-hispaniques comme Ahuicanime, chez les Purépechas; Xonaxi Queculla, chez les Zapotèques; la Cihuacóatl chez les Nahuas et la Xtabay, chez les Mayas Lacandons. On l’associe toujours à l’au-delà, à la faim, à la mort, au péché et aussi à la luxure comme le suggère la fin de cette version racontée par Juan Celso Alarcón Gómez – une version de la Pleureuse parmi tant d’autres racontées à travers tout le Mexique.

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Cette légende a été recueillie par Homero Adame et peut être lue sur son blog: Mitos, leyendas y tradiciones de México. (Mythes, légendes et traditions du Mexique)

Traduction: Cécile Belluard

Relecture: Noële Belluard-Blondel

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Notes:

1. Musique utilisée comme fond pour la narration:

Arnaud Condé. Titres: 1/ *La forêt de Mag’naghan 2/*Le départ

http://www.jamendo.com/fr/album/38862
In CD «Velvorn: The Bladed Druid, Bande-Originale de l’Acte 2» (Licence de distribution: CC-BY-NC-SA)

2. Musique d’ambiance à la fin de la piste:

Senda. Titre: «Y nuestro amor» http://www.jamendo.com/fr/album/76060

In CD «Tras las Huellas» (Licence de distribution: CC-By)

Légendes mexicaines en français: La tombe de la Pleureuse

LA TOMBE DE LA PLEUREUSE

Légende de la ville de Jerez dans l’Etat de Zacatecas (Mexique)

La tombe de la Pleureuse se trouve là, à l’entrée du cimetière des Douleurs, à droite. On dirait une vierge de grande taille qui est en train de pleurer au-dessus d’une tombe. Elle a les mains jointes et si vous regardez ses yeux, vous aurez l’impression qu’elle pleure vraiment – explique Jesús Humberto de la Torre.

Oui, c’est vraiment étrange parce que beaucoup de gens d’ici ont été témoins d’un fait très curieux sur cette tombe. Tumba de la LloronaComme je l’ai dit, la Pleureuse garde ainsi ses mains jointes mais elle les bouge ensuite et cela même alors qu’elles sont supposées être en pierre véritable. Elle bouge vraiment les mains: dans un premier temps, on les voit ainsi jointes et un peu plus tard, on remarque qu’elle les a bougées et les tient ouvertes.

Par ailleurs, ses yeux sont très laids. Non, allez maintenant la voir afin de perdre vos illusions et regardez ses yeux. Si celle-ci a les yeux ouverts, allez d’un côté puis de l’autre et vous vous rendrez compte qu’ils vous suivent. C’est assez effrayant.

On rapporte aussi une autre chose à son sujet. On raconte que si elle a les yeux fermés c’est parce qu’elle est sortie du cimetière et s’en est allée au fleuve chercher ses enfants.

On raconte en effet que la Pleureuse part chercher ses enfants qu’elle a elle-même tués. On dit qu’elle aurait poussé l’un d’entre eux dans un puits, qu’elle aurait jeté l’autre dans le fleuve quand celui-ci était assez haut et, quant au dernier, on raconte qu’elle l’aurait tué après l’avoir envoyé acheter de l’essence et des allumettes, en l’enfermant dans une pièce, en l’aspergeant d’essence pour l’y brûler vif. Elle avait trois fils et elle les a tués tous les trois d’une façon atroce.

Quand on entend marcher la Pleureuse dans les rues ou là-bas, près du fleuve, on raconte que l’on peut entendre des chaînes et même l’entendre pleurer.

Croyez- m’en… On se sent bien mal lorsqu’on l’entend ainsi pleurer, car elle ne cesse de crier: Oh! Mes enfants! et l’on ne peut trouver le sommeil durant la nuit parce qu’elle part à leur recherche.

On dit aussi que, si elle part et rencontre un enfant dans la rue ou au bord du fleuve et qu’elle se rend compte que ce n’est pas là l’un de ses fils, alors, avec le Diable elle l’emporte et tue également l’enfant, à moins que ce ne soit le Diable lui-même qui le tue.

C’est pour cela qu’on ne nous laisse pas – lorsque nous ne sommes encore que des enfants- aller seuls dans la rue la nuit et encore moins lorsque l’on sait que la Pleureuse a pleuré – ajoute Juan Manuel Chávez Juárez.

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Vous pouvez lire et écouter cette légende ici:

Vous pouvez aussi écouter cette légende ici: La tombe de la Pleureuse

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Cette légende peut-être lue dans sa version originale («La tumba de la Llorona») sur le blog Mitos y leyendas de Homero Adame

Légende recueillie par Homero Adame

Traduction: Cécile Belluardhttp://www.litteratureaudio.com/livres-audio-gratuits-mp3/tag/cecile-belluard

Relecture: Noële Belluard-Blondel

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Notes:

1. Musique utilisée comme fond pour la narration :
Coda (CD: Funeralis) de SKAVEN http://www.jamendo.com/fr/album/95975 (Licence de distribution: CC BY-NC-SA 3.0).

2. Musique d’ambiance à la fin de la piste:

Silencio de amor (CD: Tras las huellas) de SENDA http://www.jamendo.com/fr/album/76060 (Licence de distribution CC BY 2.5).

3. La piste MP3 de cette légende est distribuée sous la Licence CC BY-NC-SA 3.0.
http://www.archive.org/details/La_tombe_de_la_Pleureuse