Un blog de mitos, leyendas, costumbres y tradiciones de México

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Légendes mexicaines en français: Le serpent à sept têtes

LE SERPENT À SEPT TÊTES

Légende des Huachichiles

Versión en español: la sierpe de siete cabezas

Lorsque les Espagnols, il y a longtemps, envahirent les territoires de l’Altiplano Potosino –qu’ils considéraient à juste titre comme hostiles– pour fonder leurs villages près des riches mines d’argent, de nombreux clans de Huachichiles décidèrent de se réunir afin de trouver le moyen d’empêcher la progression de leurs envahisseurs.

Au cours de l’assemblée, ils décidèrent que leurs sorciers travailleraient avec les forces de la Nature de telle manière que les puissantes armées des conquistadors seraient impuissantes.

A Charcas, à Mexquitic, à Cerro de San Pedro dans l’Etat de San Luis de Potosi, il y avait déjà des colons espagnols dont les armées anéantissaient sans pitié les sauvages autochtones. Les évangélisateurs quant à eux, œuvraient aussi à leur manière, c’est-à-dire, toujours en faveur de la cupide couronne espagnole.

Durant trois lunes, les sorciers Huachichiles se réunirent dans un endroit désolé de l’Altipano où même le plus aventureux explorateur espagnol ne s’y serait pas aventuré. La magie de ces derniers était puissante c’est pourquoi ils parvinrent à leurs fins. Lorsque la lune rouge d’octobre se leva à l’horizon, on entendit un bruit surnaturel qui paralysa tous ceux qui l’écoutèrent à l’exception des sorciers.

Ils avaient donné vie à un serpent hors du commun avec sept têtes et de redoutables yeux de feu.

A l’aube, un énorme corbeau solitaire surgit de nulle part. Il fit plusieurs tours dans le ciel et vola vers le sud. Le serpent le suivait. Les sorciers Huachichiles avaient commandé aux forces occultes de la Nature de sorte que le monstre tout juste créé détruisit les villages espagnols. Le corbeau était son guide.

Là où passa le serpent, ce dernier causa terreur et destruction. Le bruit s’en répandit de toutes parts et de nombreuses armées espagnoles partirent à sa rencontre pensant qu’il s’agissait d’une invention ou d’un simple animal ordinaire. La réalité fut effrayante: ils ne purent vaincre le serpent et personne ne survécut pour raconter ce qui se passa.

Près de ce qui est maintenant la ville de Solis, dans la municipalité de Villa de Guadalupe dans l’Etat de San Luis de Potosi, un groupe de moines étaient en train de fonder un ermitage dans le but de catéchiser les autochtones et par là même de les protéger des cruels conquistadors.

Quand ils virent le gigantesque corbeau se diriger vers eux, l’un des moines fit brûler de l’encens, sortit les saintes images de l’ermitage et se dirigea vers l’oiseau mystérieux en vue de l’affronter. Ses compagnons le suivirent.

Cependant, lorsque ces derniers virent que l’horrible serpent à sept têtes approchait déjà, ils furent épouvantés et abandonnèrent le pauvre moine à son sort.

Le serpent incendiait tout ce qui se trouvait sur son passage ne laissant dans son sillage que des cendres. Le moine s’agenouilla et se mit à prier, demandant à Dieu de le protéger et d’anéantir ce monstre infernal. Lorsque le corbeau vola au-dessus de sa tête, le moine se mit debout et prononça quelques mots en latin. L’oiseau noir laissa échapper un cri, tomba sur le sol et se transforma en colline.

Ensuite, le moine récita plusieurs autres prières en latin et le serpent lui lança des regards de feu qui cessèrent en quelques minutes avec la vie de ce dernier.

Néanmoins, avant qu’il ne meure, le moine dit une dernière prière tandis qu’il exorcisait l’animal de son bras droit levé.

Le serpent se transforma également en colline.

Bien que de nombreuses années se soient écoulées depuis lors et que les Huachichiles aient cessé d’exister que ce soit en tant que tribu qu’en tant qu’individus, de nombreuses personnes se souviennent encore de cet événement et racontent que le serpent devait détruire la capitale du San Luis Potosi ou le village de Charcas. Cependant, grâce à la foi d’un moine, le serpent à sept têtes tout autant que le corbeau furent exorcisés… Mais pas pour toujours…

La légende raconte que la conjuration un jour expirera et que ces collines reprendront leur forme initiale pour accomplir alors leur destinée.

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Les Huachichiles étaient un groupe ethnique très aguerri et beaucoup d’entre eux vécurent sur les territoires désertiques mexicains, principalement ceux connus sous le nom de l’Altiplano Potosino.

Bien que l’histoire affirme que grâce à la guerre Chichimeca, il fut possible d’assujettir les Huachichiles, ce qui est sûr c’est que ces derniers ne se laissèrent jamais asservir par les Espagnols ni n’embrassèrent la foi chrétienne.

Les Huachichiles furent totalement exterminés vers la fin du XIXe siècle et de leur culture, il ne reste seulement que quelques coutumes, appellations toponymiques et légendes.

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Vous pouvez lire et écouter cette légende ici:

Cette légende a été publiée dans le livre «Mythes et légendes des Huachichiles» d’Homero Adame lequel, après avoir remporté le Prix National du Conte, Mythe et Légende «Andrès Henestrosa» 2007 – organisé par le Secrétariat à la Culture de l’Etat d’Oaxaca – a été édité par celui-ci en 2008.

Texte et photos: Homero Adame (Avec l’aimable autorisation de l’auteur)

Traduction, audio et vidéo: Cécile Belluard

Relecture: Noële Belluard-Blondel

Musiques:
Musique utilisée comme fond pour la narration

* Butterfly Tea

Titre:

1/Eyes of the darkness (00-1’41)

2/Fire Power (1’42 et 5’15)

3/The Warriors Fortress (2’25)

http://www.jamendo.com/fr/album/64726

Licence de distribution: CC-BY-NC-SA

* Dom the Bear

Titre : The Pink cathedral (3’01)

http://www.jamendo.com/fr/album/80288

Licence de distribution: CC-BY-NC-SA

* Musique d’ambiance a la fin de la piste

**SENDA. Titre: «3 minutos»

http://www.jamendo.com/fr/album/76060
In CD «Tras las Huellas»
(Licence de distribution: CC BY 2.5)

 

** La traduction, la vidéo et la piste en MP3 de cette légende est distribuée sous la Licence CC BY-NC-SA 3.0.

* La piste mp3 peut-être écoutée sur ARCHIVES INTERNET

http://www.archive.org/details/LeSerpent7Tetes

* La vidéo:

http://www.youtube.com/watch?v=B8Pm5sUoMNg

Légendes mexicaines en français: Un bien joyeux village

UN BIEN JOYEUX VILLAGE

Légende entendue dans la Sierra d’Iturbide

dans l’Etat de Nuevo León au Mexique

Voici ce qui est arrivé à un homme qui m’a lui-même raconté cette histoire. Il m’a dit qu’un après-midi, lui et son ami, allaient à cheval sur un chemin de la Sierra lorsqu’ils entendirent des rires et des chansons. Tous deux s’arrêtèrent pour regarder derrière eux et se rendirent compte que les chevaux devenaient nerveux. L’homme se souvint alors d’une histoire fantastique et la narra à son ami mais celui-ci lui répondit que ce n’était que pures mensonges car ce qu’ils étaient en train de voir était aussi réel qu’ils l’étaient eux-mêmes. Le premier argua qu’ils avaient passé des milliers de fois par ici et que jamais ils n’avaient vu ce village. C’est pourquoi ce qu’ils voyaient maintenant ne pouvait être que l’œuvre du Diable lui-même. Son ami n’en tint pas compte tant il était absorbé par les images qui s’offraient à ses yeux.

Rapidement, deux belles femmes s’approchèrent et, de leur voix mélodieuse, les invitèrent à se joindre à la fête. Don Toño, qui m’a raconté cette histoire, dit à son ami Pedro qu’il leur fallait s’éloigner et ne pas écouter ces femmes. Cependant, Pedro descendit de cheval et marcha en direction de celles-ci sans prêter attention aux conseils de son ami.

Les femmes supplièrent Don Toño de les accompagner également. Il fut à deux pas de céder à la tentation mais il se ressaisit et mieux encore, s’enfuit à cheval, laissant derrière lui son ami, ces visions surnaturelles et l’autre cheval. Alors qu’il était au loin, il pouvait entendre la musique, les rires indécents et les appels des femmes. Et de Pedro, il n’eut plus jamais de nouvelles.

Le troisième jour, son cheval arriva seul et affamé; il ne mangea rien, se laissant mourir de tristesse et de faim.

Mais l’histoire ne se termine pas là… Selon les dires de Don Toño, dès l’enfance il avait entendu parler de cette curieuse légende de la bouche même de son grand-père. Le vieil homme disait que deux de ses amis avaient vu ce même joyeux village et que tous deux avaient accepté l’invitation des deux très belles femmes. Elles les conduisirent à la fête où se trouvaient là des personnes de tous âges, mais point d’enfants. Parmi la foule, l’un d’entre eux crut reconnaître un homme qui était porté disparu depuis de nombreuses années mais il ne put l’assurer.

La fête était une vraie orgie. Hommes et femmes dansaient jusqu’à l’épuisement et tout le monde buvait du vin en grande quantité. On offrit à ces derniers du vin. Lui refusa tandis que l’autre accepta. Il leur fut aussi servi les plus appétissants mets qu’ils n’aient jamais vus jusqu’alors mais il ne mangea point parce qu’il était vraiment effrayé. Ensuite, l’une des femmes s’approcha de lui et tenta de le séduire mais sa peur était forte et il ne succomba pas à la tentation bien que celle-ci fut grande, la femme commençant à se dévêtir. Il fit montre cependant d’une grande volonté et cela même alors qu’il voyait la manière dont son ami prenait simultanément du bon temps avec les deux femmes et que d’autres s’adonnaient sans retenue au plaisir.

Au bout d’un moment, et en raison de la fatigue, il s’endormit et s’éveilla au point du jour. Les chevaux étaient toujours là mais il ne vit aucune trace de son ami ni du village qu’il avait cru avoir vu. Il remonta à cheval et galopa jusqu’au ranch où il raconta son histoire à tout le monde. Ils le crurent tous car, depuis toujours, on avait entendu parler d’hommes et de femmes disparus en cette partie de la Sierra pour avoir vu un bien joyeux village et avoir accepté les invitations que les gens de là-bas leur avaient faites. On n’entendit plus parler de son ami. Il disparut de ce monde.

Selon Don Toño, ce vieil ami de son grand-père fut le seul qui réussit à ne pas rester prisonnier de cette vision surnaturelle parce qu’il avait refusé de boire du vin, de manger un morceau et de s’adonner aux plaisirs. En d’autres mots: n’ayant pas succombé à la tentation, il vécut pour raconter tout ceci.

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Commentaire d’ Homero Adame sur la légende intitulée

«Un bien joyeux village»

Dans de nombreuses parties du monde ainsi qu’au Mexique, on raconte des histoires de villages surnaturels qui n’apparaissent à nos sens qu’en certaines occasions ou à une date donnée. Les mirages ou les visions dans le désert du Sahara dans lesquels on parle de l’existence de villages surnaturels ne se révélant à nos sens que tous les 100 ans en sont un parfait exemple.

Dans un contexte plus régional, on raconte que sur un authentique chemin de la Sierra Madre Orientale, certains jours bien déterminés, on peut entendre de la musique très mélodieuse mais aussi des voix et des rires. Les sons semblent surgir de derrière ou sur la droite de celui qui les perçoit. S’il ose se retourner, il verra qu’une véritable fête est en train d’avoir lieu. Pour le cas où une personne serait à cheval, ce dernier se montrera inquiet et voudra fuir, refusant d’obéir aux ordres de son cavalier si celui-ci tente de se diriger vers la fête.

Il est recommandé de ne pas regarder derrière soi, d’ignorer les sons accueillants et de poursuivre de préférence sa route. Toutefois, si la curiosité est grande, que la personne se retourne, qu’elle assiste à la scène, voici ce qu’elle doit faire: s’éloigner immédiatement et ne pas accepter les tentations qui lui sont offertes parce que, dans le cas contraire, elle restera prisonnière de ce monde comme ceci est suggéré dans cette version racontée par Don Demetrio Velázquez, au cours d’une promenade que nous fîmes dans la Sierra.

Cette légende a été publiée dans le livre d’ Homero Adame Mitos, cuentos y leyendas de Nuevo León (Mythes, contes et légendes de Nuevo León). Editorial Font. Monterrey, N. L. 2005.

Vous pouvez lire et écouter cette légende ici:


Libro de Homero Adame

Cette légende a été publiée dans le livre d’ Homero Adame Mitos, cuentos y leyendas de Nuevo León (Mythes, contes et légendes de Nuevo León). Editorial Font. Monterrey, N. L. 2005. Et peut être lue sur son blog: Mitos, leyendas y tradiciones de México (Mythes, légendes et traditions du Mexique).


Légende recueillie par Homero Adame.

Traduction e video: Cécile Belluard

Relecture: Noële Belluard-Blondel

Notes:

1. Musique utilisée comme fond pour la narration:

*Torogchu. Titres: ”Ya veremos quién es quién” / “Los majestuosos 5 – al rey de villa robles“/ “Soy gaucho santiagueño“/ “Tecleando chamme maceta

http://www.jamendo.com/fr/album/44847

In CDChamame (Licence de distribution: CC BY 2.5)

2. Musique d’ambiance à la fin de la piste:

*Senda. Titre: “La cuñadita”

http://www.jamendo.com/fr/album/76060
In CD “Tras las huellas” (Licence de distribution: CC BY 2.5)

3. La piste MP3 de cette légende est distribuée sous la Licence CC BY-NC-SA 3.0.
http://www.archive.org/details/UnBienJoyeuxVillage

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Enlace a la versión en español de la leyenda «El pueblo festivo», una leyenda de la Sierra Madre de Nuevo León que habla sobre un pueblo fantástico que aparece cada 100 años.

Légendes mexicaines en français: Des trésors transformés en vipères

DES TRÉSORS TRANSFORMÉS EN VIPÈRES

Légende de la bourgade de La Presita,

dans l’Etat de San Luis Potosi au Mexique

C’est ici, en ce lieu, que l’on a cherché des trésors et que l’on a fouillé de toutes parts avant qu’on ne parle de l’existence d’une outre, faite avec la panse d’un taureau et emplie de pièces d’or –explique Rosalía Carrizales Huerta–. Un jour, des personnes sont venues avec un appareil et ont fouillé le secteur presque toute la nuit sans rien trouver. On parle ici de gens qui auraient trouvé de l’argent et s’en seraient allés vivre grâce à lui à Monterrey ou aux Etats-Unis. Mon arrière grand-père, José Estrada, abandonna sa femme et s’en fut avec une autre à Reynosa. Là, il y acheta une maison mais comme il était apparemment parti sans rien, ces proches ont alors cru qu’il avait trouvé un trésor et qu’il s’en était allé avec.

Un jour, nous sommes tombés sur une grosse vipère, une vipère vraiment très grande avec des yeux ronds qui brillaient d’une horrible façon. On raconte que cet éclat provient de l’argent ensorcelé parce qu’autrefois les grands propriétaires terriens, les riches, cachaient leur argent dans des peaux de vipères, les cousaient puis les enterraient. C’est pour cela que maintenant, on voit de telles vipères. Elles sont ensorcelées.

On dit que pour désensorceler une vipère, qui est en réalité un trésor, il faut agiter un chapeau parce qu’un chapeau ou un couvre-chef ressemble à la couronne du Christ et que lorsque cela tombe sur l’animal, celui-ci retrouve son initiale nature, à moins que l’enchantement ne le quitte et que seul subsiste la peau de la vipère emplie d’argent.

Cette très grande vipère a été vue en divers endroits ici sur les vieux murs de l’hacienda. Elle est si grande qu’elle ne peut être réelle.

Tous ceux qui l’ont vue s’en vont chercher quelqu’un pour les aider et lorsqu’ils reviennent à l’endroit où se trouve l’animal, celui-ci n’y est déjà plus. Plus curieux encore, plus rien n’indique sa présence ou l’endroit où il se serait caché.

N’importe quelle vipère, aussi petite soit-elle, laisse des traces quand elle rampe et cette très grande vipère-là, je vous le dis, ne laisse aucune trace. C’est pour cela que nous savons que c’est un sortilège.

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Vous pouvez lire et écouter cette légende ici:

Cette légende a été publiée dans le livre d’Homero Adame “Haciendas de l’Altiplano. Histoire(s) et légendes”. Tome II. De l’Indépendance à la Révolution. Conaculta (Conseil National pour la Culture et les Arts) et Secrétariat à la Culture. Mexico, D.F. 2010.

Légende recueillie par Homero Adame

Traduction: Cécile Belluard

Relecture: Noële Belluard-Blondel

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Notes:

1. Musique utilisée comme fond pour la narration:

*Asael. Titre: The King of Fairies http://www.jamendo.com/fr/album/20783

In CD “The King of Fairies” (Licence de distribution: CC-BY-NC-SA)

2. Musique d’ambiance à la fin de la piste:

*Senda. Titre: “Noche clarahttp://www.jamendo.com/fr/album/76060

In CD “Tras las Huellas” (Licence de distribution: CC-By)

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Puedes leer la versión en español de esta leyenda en:

Tesoros convertidos en víboras – leyenda de La Presita, en

Villa de Guadalupe, SLP

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Légendes mexicaines en français: La Pleureuse

LA PLEUREUSE

Version que l’on peut entendre à Xico, dans l’Etat de Veracruz (Mexique)

La Pleureuse fait son apparition ici, à Xico. Elle ne paraît qu’aux abords du village et non en son cœur parce qu’il y a beaucoup de gens et qu’elle n’aime sortir que lorsque tout y est tranquille.

La Pleureuse ne sort qu’à certaines heures: de minuit à une heure du matin et ne sort que là où il y a de l’eau, au bord des fleuves.

Auparavant, il n’y avait pas ici de bonnes rues et avant qu’on ne les rénove y passaient des ruisseaux où poussait du cresson que nous, les gens d’ici, allions couper pour le consommer. Les gens d’autrefois racontaient qu’ils voyaient la Pleureuse là, au bord de la rivière, lavant telle une lavandière, oui, lavant mais pleurant. Ils l’entendaient pleurer parce que -disait-on- elle avait perdu ses fils.

Mais écoutez plutôt ce qui arriva une fois: dans une ruelle déserte -il était près d’une heure du matin- allait un jeune homme qui était très amoureux, un véritable coureur de jupons pour lequel il n’était pas difficile de séduire une femme.

C’est alors qu’à quelque distance de lui, il vit une jeune femme qui marchait seule et il la suivit. Cette jeune femme marchait lentement. Il pressa donc le pas pour l’atteindre mais, comme elle pressait aussi le pas à son tour, il ne parvint pas à la rejoindre. Au moment où ils atteignaient le bout de la ruelle, il réussit à s’en approcher davantage et alors qu’il n’était qu’à trois ou quatre mètres l’un de l’autre, il osa lui parler. Écoute, mon amour, pourquoi es-tu si seule? Que fais-tu ici si seule? On pourrait te voler. Celle-ci demeura silencieuse et continua à marcher. Mais alors qu’elle marchait ainsi, sans dire un mot, le jeune homme put entendre comme des sanglots. Il n’y prêta pas attention car il voulait la conquérir.

Elle marcha finalement un moment et le jeune homme ne fit rien de plus que la suivre. A environ une centaine de mètres de lui, la femme se retourna soudain et émit un sanglot que seule la Pleureuse peut émettre et il vit aussi son visage qui était celui d’un mulet. Non… Ce freluquet en tomba raide mort.

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Vous pouvez lire et écouter cette légende ici:

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Commentaire d’ Homero Adame sur l’origine de la légende de la Pleureuse

Bien qu’on ne le sache pas avec certitude, de nombreux chercheurs estiment que la Pleureuse, en tant que personnage de la mythologie et des légendes mexicaines, tire son origine de quelques êtres ou divinités pré-hispaniques comme Ahuicanime, chez les Purépechas; Xonaxi Queculla, chez les Zapotèques; la Cihuacóatl chez les Nahuas et la Xtabay, chez les Mayas Lacandons. On l’associe toujours à l’au-delà, à la faim, à la mort, au péché et aussi à la luxure comme le suggère la fin de cette version racontée par Juan Celso Alarcón Gómez – une version de la Pleureuse parmi tant d’autres racontées à travers tout le Mexique.

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Cette légende a été recueillie par Homero Adame et peut être lue sur son blog: Mitos, leyendas y tradiciones de México. (Mythes, légendes et traditions du Mexique)

Traduction: Cécile Belluard

Relecture: Noële Belluard-Blondel

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Notes:

1. Musique utilisée comme fond pour la narration:

Arnaud Condé. Titres: 1/ *La forêt de Mag’naghan 2/*Le départ

http://www.jamendo.com/fr/album/38862
In CD «Velvorn: The Bladed Druid, Bande-Originale de l’Acte 2» (Licence de distribution: CC-BY-NC-SA)

2. Musique d’ambiance à la fin de la piste:

Senda. Titre: «Y nuestro amor» http://www.jamendo.com/fr/album/76060

In CD «Tras las Huellas» (Licence de distribution: CC-By)

Légendes mexicaines en français: La tombe de la Pleureuse

LA TOMBE DE LA PLEUREUSE

Légende de la ville de Jerez dans l’Etat de Zacatecas (Mexique)

La tombe de la Pleureuse se trouve là, à l’entrée du cimetière des Douleurs, à droite. On dirait une vierge de grande taille qui est en train de pleurer au-dessus d’une tombe. Elle a les mains jointes et si vous regardez ses yeux, vous aurez l’impression qu’elle pleure vraiment – explique Jesús Humberto de la Torre.

Oui, c’est vraiment étrange parce que beaucoup de gens d’ici ont été témoins d’un fait très curieux sur cette tombe. Tumba de la LloronaComme je l’ai dit, la Pleureuse garde ainsi ses mains jointes mais elle les bouge ensuite et cela même alors qu’elles sont supposées être en pierre véritable. Elle bouge vraiment les mains: dans un premier temps, on les voit ainsi jointes et un peu plus tard, on remarque qu’elle les a bougées et les tient ouvertes.

Par ailleurs, ses yeux sont très laids. Non, allez maintenant la voir afin de perdre vos illusions et regardez ses yeux. Si celle-ci a les yeux ouverts, allez d’un côté puis de l’autre et vous vous rendrez compte qu’ils vous suivent. C’est assez effrayant.

On rapporte aussi une autre chose à son sujet. On raconte que si elle a les yeux fermés c’est parce qu’elle est sortie du cimetière et s’en est allée au fleuve chercher ses enfants.

On raconte en effet que la Pleureuse part chercher ses enfants qu’elle a elle-même tués. On dit qu’elle aurait poussé l’un d’entre eux dans un puits, qu’elle aurait jeté l’autre dans le fleuve quand celui-ci était assez haut et, quant au dernier, on raconte qu’elle l’aurait tué après l’avoir envoyé acheter de l’essence et des allumettes, en l’enfermant dans une pièce, en l’aspergeant d’essence pour l’y brûler vif. Elle avait trois fils et elle les a tués tous les trois d’une façon atroce.

Quand on entend marcher la Pleureuse dans les rues ou là-bas, près du fleuve, on raconte que l’on peut entendre des chaînes et même l’entendre pleurer.

Croyez- m’en… On se sent bien mal lorsqu’on l’entend ainsi pleurer, car elle ne cesse de crier: Oh! Mes enfants! et l’on ne peut trouver le sommeil durant la nuit parce qu’elle part à leur recherche.

On dit aussi que, si elle part et rencontre un enfant dans la rue ou au bord du fleuve et qu’elle se rend compte que ce n’est pas là l’un de ses fils, alors, avec le Diable elle l’emporte et tue également l’enfant, à moins que ce ne soit le Diable lui-même qui le tue.

C’est pour cela qu’on ne nous laisse pas – lorsque nous ne sommes encore que des enfants- aller seuls dans la rue la nuit et encore moins lorsque l’on sait que la Pleureuse a pleuré – ajoute Juan Manuel Chávez Juárez.

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Vous pouvez lire et écouter cette légende ici:

Vous pouvez aussi écouter cette légende ici: La tombe de la Pleureuse

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Cette légende peut-être lue dans sa version originale («La tumba de la Llorona») sur le blog Mitos y leyendas de Homero Adame

Légende recueillie par Homero Adame

Traduction: Cécile Belluardhttp://www.litteratureaudio.com/livres-audio-gratuits-mp3/tag/cecile-belluard

Relecture: Noële Belluard-Blondel

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Notes:

1. Musique utilisée comme fond pour la narration :
Coda (CD: Funeralis) de SKAVEN http://www.jamendo.com/fr/album/95975 (Licence de distribution: CC BY-NC-SA 3.0).

2. Musique d’ambiance à la fin de la piste:

Silencio de amor (CD: Tras las huellas) de SENDA http://www.jamendo.com/fr/album/76060 (Licence de distribution CC BY 2.5).

3. La piste MP3 de cette légende est distribuée sous la Licence CC BY-NC-SA 3.0.
http://www.archive.org/details/La_tombe_de_la_Pleureuse

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